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Espace Montréal : Jean Laurin fait le point sur l'année 2021

Espace Montréal : Jean Laurin fait le point sur l'année 2021 31 janvier 2022

Jean Laurin s'entretient avec Andrew Cross du Magazine Espace

Jean Laurin, président et directeur général d'Avison Young (Québec) s'entretient avec Andrew Cross du Magazine Espace et fait le bilan de l'année 2021 qui a, entre autres, vu la jonction des opérations de Devencore avec celles d'Avison Young.

Neuf mois se sont écoulés depuis la conclusion de la transaction entre Avison Young et Devencore.

Jean Laurin : La réalité est que toute transition apporte son lot de défis en matière de gestion du changement. Je dois dire que dans ce cas-ci, cependant, les choses se passent extrêmement bien. Il existe une complémentarité culturelle entre nos deux firmes car le courtage immobilier et l’expertise-conseil sont des activités qui touchent le service, et derrière tout cela, ce sont les gens qui font la différence. Personne n’aime le changement, mais on ne peut pas nier que le changement fait partie de la vie. Lorsque survient un changement, c’est difficile de savoir comment les gens vont réagir. Soyons réalistes : Avison Young a acheté Devencore, c’est donc la culture d’Avison Young qui dictera l’avenir de l’entreprise. Nous sommes désormais davantage une entreprise axée sur la technologie. En jumelant cet atout à notre expertise, nous apportons une valeur incroyable à nos clients, car les données en temps réel les aident à prendre des décisions immobilières stratégiques et cruciales, non seulement dans le contexte actuel, mais aussi en tenant compte de leurs attentes à plus long terme. Et compte tenu du fait que l’équipe de gestion originale de Devencore demeure en place chez Avison Young au Québec, nous aurons certainement une influence sur la façon dont les choses se font. Nous passons d’une approche transactionnelle à une approche consultative dans tout ce que nous faisons. L’expérience a été positive, car elle correspond à nos valeurs, à notre caractère et à notre vision de l’avenir.

Le marché des bureaux : nuancé et multidirectionnel.

Jean Laurin : Le marché des bureaux peut être divisé par catégorie et par région, et il y a aussi des gagnants et des perdants. Le secteur des bureaux a été considérablement touché et le monde tente de redéfinir ce à quoi ressemblera le bureau du futur. Plus il nous faudra de temps pour sortir de la pandémie, plus il nous faudra de temps pour comprendre ce qui en retourne. Si la COVID avait duré six mois, ce serait une toute autre histoire. Cela a un impact direct sur la superficie d’espace dont les entreprises ont besoin. Le plus grand défi pour les clients est de développer une stratégie d’occupation optimale. C’est la première fois qu’ils font face à une telle situation. Pour les occupants, cela se traduira par de grandes opportunités, tandis que pour les propriétaires d’immeubles, ce sera plus difficile.

Certaines parties de la région métropolitaine de Montréal n’ont pas été aussi touchées que le centre-ville, car s’y rendre pour aller travailler est plus compliqué et requiert du temps. Les gens s’inquiètent des risques sanitaires liés aux transports en commun, alors qu’en banlieue, les gens se rendent au bureau en voiture.

Le centre-ville doit trouver de l’espace pour accueillir la prochaine génération d’immeubles de bureaux.

Jean Laurin : C’est un aspect qui semble passer inaperçu en ce moment, mais quand vous pensez au corridor du boulevard René-Levesque il y a 10 ans, il existait une douzaine de sites vacants qui étaient des stationnements. Depuis, ils ont tous été transformés en condos et en hôtels. Traditionnellement, bon nombre de ces sites auraient été destinés à devenir des immeubles de bureaux. Le défi pour l’avenir est de déterminer comment les immeubles de bureaux seront réalisés au centre-ville de Montréal et où ? Si tous les sites qui ont été ciblés pour la construction d’immeubles de bureaux continuent d’être aménagés en logements, il faudra, à un moment donné, prévoir des possibilités d’expansion pour les employés de bureau. D’autres villes l’ont fait en Amérique du Nord. Montréal devra donc aussi emboîter le pas et utiliser le zonage pour assurer un certain développement naturel pour l’environnement des immeubles de bureaux de l’avenir. Cet aspect n’est pas sur l’écran radar du marché à l’heure actuelle, mais il faudra que la ville de Montréal y prête attention.

Le coût des terrains augmente dans toute la région.

Jean Laurin : Montréal a connu une période d’expansion très intéressante en matière de développement immobilier sur tous les plans, mais principalement résidentiel et maintenant industriel. Conséquemment, l’offre a diminué et le coût des terrains a augmenté considérablement. Si l’on compare les prix d’il y a cinq ans à ceux d’aujourd’hui, ils ont plus que doublé. Pour l’avenir, bien que personne n’ait de boule de cristal, nous pensons que cette tendance – moins d’espace et des coûts plus élevés – se poursuivra pendant un certain temps. L’expansion vers le secteur Est se fera tout naturellement.

 

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